Jour 1 : Premier temple, première nuit passée sur l’île de Shikoku et premier jour d’une aventure comme jamais je n’ai en connue avant !
Les émotions sont là, fortes. Les larmes de tristesse et de douleur ont laissé la place aujourd’hui à des larmes de joie et de reconnaissance envers la vie. Joie de pouvoir accomplir ton rêve qui est devenu mien. Je te sens à mes côtés depuis mes appels mercredi dernier alors que je me préparais au départ. Nous allons vivre ensemble une renaissance sur les chemins de Shikoku, gagner en spiritualité au fur et à mesure des rencontres et difficultés que l’Univers aura mis sur notre route. Nous marcherons chacun d’un côté du voile qui me sépare de toi.
Alors comment faire ces premiers pas sans penser à toi qui en a tant rêvé. C’était ton rêve, ta renaissance, le Japon qui te faisait tout endurer, à cette heure mes pensées s’envolent vers toi. Ces pas, je les fais pour moi, pour toi, en notre nom à tous les deux. Et je me re-récite une nouvelle fois ton poème :
Vers un nouveau chemin, C’est sur les pas de la sagesse qu’aujourd’hui je vais me diriger. A la recherche de moi-même, à la découverte de mon âme, de mon soleil. Un long périple, prochainement, je vais entamer. Dans la boucle de l’infini, sur les traces de cet ancien sage, un à un mes pas il va guider. De porte en porte je vais m’incliner, milles bougies je vais faire briller. Dans la subtilité de l’encens, le sutra du coeur je vais réciter. Une à une les épreuves je vais surpasser, sur ma route la bonté du coeur je vais croiser, tel le messager, dans cette urne, le message je vais déposer. Tel est mon chemin, tel est mon destin. Après l’orage qui gronde, qui lave et qui nettoie, L’éclaircie, enfin ! Un nouveau chemin de Lumière, Renaitre à soi-même !Alain Aner
Départ pour le temple 1 : Ryozen-Ji
Arrivé hier à l’hotel je suis allé au temple pour faire les achats minimums du pèlerin. Mais je n’ai pu résister à l’appel et ai passé la porte du temple, chargé d’émotions. Les larmes ont coulé. Et puis, un peu perdu, je me suis purifié au bassin, dirigé vers le temple, et là un vieux monsieur m’accompagné. Il m’a montré. M’a offert une bougie pour que je l’allume, la dépose, trois bâtons d’encens (passé, présent, futur) et un osamefuda pour que j’y dépose mon nom, adresse et voeux. Ensuite nous avons recité ensemble les sutras. Et il s’en est allé après que je l’ai remercié de son aide. Cela m’a touché, première relation de pélerin à pèlerin. C’est quelque chose de particulier, je pouvais sentir sa douceur à mon égard et sa joie d’accompagner quelqu’un dans ses premiers pas du pèlerinage !!!!
Encore merci pour cette magnifique rencontre. Je dirai que c’était mon premier osetai spirituel.
Et puis j’ai reçu mon premier osetai. Une boisson et un ti bijou de la part d’une jeune femme. Cela marque. J’ai bien fait attention à les prendre de deux mains pour ne pas être impolis.
ces gestes du coeur sont incroyables ! Cela vous retourne. Je ne suis pas près de les oublier. A l’écriture de ses lignes.m, les larmes montent de recevoir. La voie du coeur disait il. Je comprends aujourd’hui ce que cela veut dire.
Et puis retour à l’hôtel, avant de revenir demain.
Ok, je l’ai joué facile en prenant un hébergement avec un lit mais bon, je vais avoir le loisir de marcher, marcher et marcher, d’être courbaturé et de sentir les douleurs dans les recoins inimaginés de mon incarnation alors il faut savoir ménager sa monture.
Note personnelle : Jour 1 ! Suis vaillant, heureux, et encore sans douleur physique !!!! et encore un peu perdu…
Au programme, 6 temples aujourd’hui, soit environ 15km. Et nuit au Shukubo du 6eme temple Anrakuji où un lit m’attend ! Si, si, un vrai lit !!!! Je sais je l’ai joué une fois de plus facile ! J’assume ! 51 ans je boude pas un lit confortable !!!! (Enfin un lit japonais…).
L’heure de partir approche, je prononce donc intérieurement mon motto (les voeux et préceptes du pèlerin), encore facile le 1er jour ! sic. Et je crois qu’il faudra peut être les re-prononcer tous les jours tel un mantra afin de ne pas y déroger !!!! Je vais donc me répéter tous les jours ces mots. Mais c’est l’heure de partir, direction le temple N° 1 Ryozen-ji, ou le temple du pic du vautour.
Le temple Ryozen-Ji offre plusieurs points d’intérêt pour le novice que je suis.
- un bassin de carpes Koï.
- une pagode
- le pied de bouddha en pierre près des escaliers menant au Hondo.
- L’accès possible au Hondo où une myriade de lanternes sont disposées au plafond diffusant une douce lumière et une atmosphère chaleureuse et indescriptible. Le lieu invite au recueillement.
- et naturellement mon premier bureau des tampons !!!!!
Je suis passé hier mais prends mon temps.
Je suis là, ici et maintenant. Un parmi des milliers à avoir foulé le sol de ce temple à la recherche de quelque chose qu’il est si difficile de nommer tant qu’on ne l’a pas vraiment touché mais que l’on sent si intense en soi…
Mais il faut reprendre la route…
Détour pour le sanctuaire Shinto voisin
Après petit détour de 3km -ça y est, je commence- par le sanctuaire Shintoïste Ooasahiko Jinja car il en vaut bien le détour.
Puis départ pour le temple N°2 qui se situe à 1,2km du temple Ryozen-jy auquel s’ajoute les km de mon petit détour shintoïste. Le début du pèlerinage est facile, c’est une petite marche sans difficulté particulière.
Temple 2 : Gokuraku-ji
En rentrant par la porte après s’être incliné, on aperçoit le bureau des tampons à gauche tandis que le chemins part sur la droite. Gokuraku-Ji est connu pour son jardin qui donne d’après ce que l’on dit une impression de nirvâna. Pourtant, je ne suis que sur le chemin de l’éveil !
Ca y est , les marches sont là, 50 d’après mon guide. Va falloir s’habituer, y a des marches tout le long du pèlerinage ! L’accès aux temples se mérite !
Mais le point culminant de ce temple c’est avant tout son cèdre impressionnant. Il porte un nom : Chomei-Sugi, Cèdre-remarquable. La légende voudrait que ce soit Kobo Daishi qui l’ait planté.
Tampon obtenu, j’ai repris la route vers le temple 3. Route toujours aisée même si le templeKonzen-ji est un peu plus loin.
Temple 3 : Konzen-ji
Quasiment 3 km supplémentaires de parcourus pour arriver au temple du puit d’or. Le puit aurait été construit par Kobo Daishi qui a vécu ici un moment. Son eau assurerait la longévité.
On trouve aussi sur le terrain du temple, la tombe de l’empereur Chokei. Et dans le jardin du temple, un énorme rocher appelé Benkei (rocher-lourd).
Et c’est reparti pour le Temple 4 : Dainichi-ji. En route, de nouveau sanctuaire shintô avec un camphrier ! Et plus loin, après avoir dépassé l’autoroute non loin, passage dans une foret de bambou. Quel exotisme !
Temple 4 : Dainichi-ji
Le temple est plus loin, à 5 bons kilomètres du précédent et en hauteur ! 70m au dessus de la vallée. Il est petit avec un charme certain et une atmosphère si envoutante. Difficile à décrire, je crois qu’il faut le vivre.
La cloche à faire sonner se trouve elle à l’étage supérieure de la porte d’entrée ! pas commun. D’ailleurs on voit que la porte a été rénovée. Elle est récente.
En avançant, en parcourant l’aile qui mène au temple, on peut voir un grand nombre de statues de Kannon (représentation féminine du bodhisattva Avalokiteśvara).
Fait rigolo, le temple est couvert par le Wifi ! Si, si ! les moines sont connectés ! d’ailleurs, ils ont une page Facebook Dainichiji !
Le tampon en poche, il faut partir pour le temple 5 à 2km et en descente s’il vous plait !
Temple 5 : Jizo-ji
Le temple est dit simple. Sur quel critère je ne sais pas, moi j’adore !
prochaine étape, le temple 6 qui sera mon lieu de résidence aussi pour la nuit !
Anraku-ji, me voilà !
Et voilà, j’y suis ! une journée de 19km contre les 15 prévus à l’origine !
Bravo Christophe pour ce premier jour, tu racontes tellement bien tes émotions que je me suis laisser porter par tes paroles !
Le temps a l’air ensoleillé, ça doit être plaisant pour commencer !
Courage pour la suite.