Le rituel de Shikoku lors passage au temple

Lorsque le Henro arrive au temple, il « doit » suivre un « rituel de Shikoku » établi depuis longtemps. Ce protocole établi et répété tout au long des 88 temples de Shikoku a quelque chose de rassurant pour l’esprit au travers de ces répétions codées. Lors de ce rituel l’esprit ne se pose plus de question, il est dans le moment présent, dans une sphere de sécurité tourné vers lui-même et l’Univers. Un baume apaisant et calmant est alors posé sur lui.

Mais au delà de ce rituel, quand l’on se tient soi-même devant un hall de prière d’un temple, on se tient probablement exactement au même endroit que quelqu’un se tenait des centaines d’année avant avec la même dévotion/intention, le même espoir, la même quête spirituelle. L’on prie peut-être pour exactement la même chose que cette personne. On pourrait dire que l’on s’enrichie de la mémoire du lieu qui au travers de ses energies nous modèle un peu plus .

On est ancré dans le moment présent.

Le pèlerinage de Shikoku a vu passer des millions de pèlerins et en tant que Ohenro, on laisse sur ces chemins nos impressions après celles des millions passées avant nous ces 1200 dernières années.

Encore au delà du rituel, en tant que Ohenro, on vit des moments uniques en chemin qui en font des moments précieux.

Le rituel de Shikoku aux temples

A son arrivée, l’henro doit s’incliner une fois devant la porte en direction du temple.
Il éloigne ainsi les mauvais esprits.

fontaine-temple

Au niveau de la fontaine du temple, l’henro se saisit de la « cuillère en bambou » d’une main, la remplit d’eau et se lave la main avec, puis il se lave l’autre main et il se rince ensuite la bouche puis repose la « cuillère ».

Il enfile ensuite le Wagesa et le Juzu.


Se faisant, l’henro s’est purifié

L’henro en arrivant fait retentir la cloche du temple. Il est de mauvais présage de le faire en partant.
Attention, certains temples ont des horaires auxquels il n’est plus possible de faire sonner la cloche. Merci d’y prêter attention.

On allumera des batons d’encens et une bougie. On fera alors sonner la cloche du Bâtiment une fois. On adressera sa prière à la divinité du temple.

On placera alors son nom (ou celui de quelqu’un d’autre) –osame-fuda– ansi que le sutra copié –shaydo– dans la boite placée à cet effet. On en profitera ensuite pour faire un don dans l’urne. Une fois cela réalisé, les mains seront jointes et l’on recitera (priera) les sutras;

En règle général on commence par le Sutra du coeur (Hannya Shingyo), suivi du Gohonzon Shingon et du Goho go. 

Au début alors que l’on n’est pas encore familier avec cet exercice et surtout la prononciation des sutras, on pourra les reciter silencieusement. Pas d’obligation. Plus tard, le chemin faisant, on s’habituera à les entendre, et il sera possible de commencer à les reciter à voix haute.

Au japon il est dit que le Sutra du coeur ne tient pas compte de l’appartenance religieuse ou non de la personne qui le recite; Quand on dit sutra du coeur, par coeur, on ne désigne par l’Amour ou l’organe mais le fait que ce texte représente le coeur de la grande sagesse ou dit encore autrement le cœur de l’enseignement de la Prajnaparamita. 

Dans ce bâtiment on trouvera une représentation de Kobo Daishi. On procédera de la même façon qu’au bâtiment principal.

On se rendra alors au bâtiment administratif pour y recevoir le sceau du temple visité (seau payant).

Avant de partir, il convient de s’incliner une nouvelle fois face à la porte principale du temple avant de poursuivre sa route.

Petits ajustements possibles aux temples

En fonction de l’heure d’arrivée au temple, si le bureau des seaux va bientôt fermer, il est possible de s’y rendre avant d’aller prier au bâtiment principal.